Le droit d’aimer (corrigé)

L'acte d’aimer se réduit comme une peau de chagrin, quand on dépend des autres. Il faut se résoudre à une affection rare, fréquemment virtuelle, ou compassée, plus offerte qu'acceptée de vous.
Une incessante noria de reproches et de regrets tourne dans votre tête pour n’avoir pas développé à temps vos talents qui vous feraient apprécier des autres, au lieu de subir un mode d’existence qui vous éhonte.

J’ai eu des histoires amoureuses. Je garde encore souvenir de la plus vraie en dépit du silence que l’on s’impose. Mais l’amitié sincère, aujourd'hui, s'avèrerait préférable avec un handicap moteur vieillissant.

Peu à peu, je réalise combien l’amour est une faculté, bien au-delà de l’acte sexuel, que nous possédons tous, que nous devons élever à son plus haut niveau comme un art, suivant les dires d’Erich Fromm. Selon mon entendement de sa théorie, l’amour soutient et exprime la vie en l'autre, quand il est inconditionnel. L'amour, c'est donner non recevoir, ou rendu par un acte similaire et spontané. L’amitié en est l’une de ses meilleures formes. Moi, je lui ajoute l’amour du monde à travers soi et sa reproduction en actes créatifs.
Empêcher quelqu’un d’aimer, cela le brise et lui procure un sentiment profond d’inutilité.
L’humanité n'irait-elle pas mieux, si nous pouvions tous exercer le droit d’aimer avec cette force de l’univers qui est partie de nous, la liberté ?...