Penses-tu à moi…

(Dernière version pour le recueil qui sortira bientôt, avec nouveau titre — en fait, reprise du tout premier.)

Penses-tu à moi,
Ouvrant ton journal
Pour y déposer les maux mal remis ?
Penses-tu à moi,
Quelque soir banal,
Te remémorant nos jeux insoumis ? 

Oubliés les jours,
Les mois, les années
Des quelques élans
Qui nous ont serrés ?
Perdues sans détours
Les traces fanées
Des émois tremblants
Qu’on a enterrés ? 

Penses-tu à moi,
Lisant un poème
D'un livre relié aux pages jaunies ?
Penses-tu à moi,
Avant que tu sèmes
Des graines au vent d’amours impunies ? 

Oubliés les jours,
Les mois, les années
Des quelques élans
Qui nous ont serrés ?
Perdues sans détours
Les traces fanées
Des émois tremblants
Qu’on a enterrés ? 

Penses-tu à moi
Me saignant de larmes,
Quand le souvenir me revient la nuit ?
Penses-tu à moi,
À rendre les armes
Pour retourner là où nous avons fui ?

Comments

[Marygrange]

Cher Ny-Haja,

Cela a été écrit, il y a longtemps mais sous une autre version, en pensant à quelqu'un mais cela peut se diriger vers pas mal de personnes, peut-être toutes celles qu'on ne pourra plus jamais revoir, ou alors par le plus grand des hasards. Pensent-ils à nous comme on pense à eux, rien ne peut le dire.

Merci pour ton appréciation.

Une petite parenthèse, mon recueil sort bientôt. J'en parlerai ici…

[Nhand_]

Chère Béa,

voici un très joli poème qui parle à la fois des trous que l'absence laisse dans le cœur et de et appel désespéré qui garde encore pourtant un coin d'espérance au milieu des mots.

"Penses-tu à moi...", qui n'a jamais prononcé une telle interrogation, qu'elle soit concrètement adressée à l'absent(e) (par mail, courrier, sms, appel téléphonique...) ou qu'on se la répète à soi-même, en soliloquant, comme pour conjurer le sort ?

Vraiment très beau.