La femme de lettres (avec vidéo)
Poème de Marygrange (moi-même). Photos : Parc Georges Brassens. Musique : "Forever & Ever", album Nightwalker (vol.1) (LP), de Boogie Belgique. Site de téléchargement http://www.auboutdufil.com/ Site du groupe : https://soundcloud.com/#boogiebelgique Certification de la licence : https://archive.org/details/DWK217
″C’est l’heure de dormir, pour une femme de lettres qui a mal tourné.″, Colette[1].
Toi, femme qui, ce soir, écris,
Tu voudrais qu’il ne soit pas né,
Ton art. Tu tempêtes : « Mes cris
Sont d’un poète suranné ! »
Est-ce sincérité,
Paresse ou lassitude ?
Perds-tu la volonté
De tuer l’habitude ?
Combien as-tu versé
De peines pitoyables
Sur l’amour du passé,
De rêves intouchables,
D’idées en demi-teintes,
Pour te montrer galante
Par les rimes éteintes
De ta tête indolente !
Oh, s’exprimer sur des airs débridés,
Se soustraire aux redoutables contraintes,
Se dérouter des critiques fardés
Et sourire aux éditions défuntes !
Ainsi tu pourrais reconduire,
D’une main affinée et blanche,
Ton lyrisme affranchi, enduire
De lignes ton carnet étanche.
Ne quitte pas la feuille,
S’il venait cet instant.
Sois l’ami qui recueille
Les propos d’un mourant.
Écris… Écris tout près
De ce que dictent l’âme,
Le cœur, tous tes apprêts
Et vues de libre dame.
Écris à effacer
Le temps qui tant nous nuit.
Écris à évincer
Le monde en mal qui fuit.